1. Éviter le gaspillage alimentaire par la production locale, le partage et des initiatives de citoyens :

Voici quelques exemples concrets récents et prometteurs de cette lutte contre le gaspillage qui s’organise, petit à petit, notamment en France et dans d’autres pays et qui préfigure du potentiel encore méconnu ou sous-estimé en termes d’emplois et de liens sociaux de cette économie circulaire.

 

Plan de la lutte contre le gaspillage alimentaire :

  • le travail de certains maires pour leurs cantines scolaires ou restaurations collectives
  • les initiatives de restaurants privés, simples citoyens ou même politiques
  • les applications numériques destinées à mettre en relation consommateurs et entreprises

Les « Gastrosophes » ou comment, en Belgique, récupérer les invendus bio et arriver à faire des menus succulents dignes de grands chefs :

Ce sont des traiteurs qui arrivent à réaliser, en Belgique, des menus extraordinaires à partir d’invendus bio. Ils ont de plus en plus de succès et peuvent financièrement se permettre aussi de proposer des repas gratuits. A découvrir !

Cantines bio à Mouans-Sartoux qui produisent eux-mêmes localement leur légumes, en font des activités pédagogiques et réduisent drastiquement le gaspillage :

Les trois écoles de la ville (commune de 10 000 habitants) se fournissent auprès des 2 maraîchers bio qui ont été embauchés (le premier en mars 2011) par la municipalité (face aux difficultés d’approvisionnement) pour fournir aujourd’hui 80 % des légumes bio nécessaires pour les 1 000 repas des 3 cantines de la ville. Le reste (déficit en hiver) est fourni par d’autres producteurs bio mais la municipalité réfléchit à faire des conserves à préparer avec le surplus en été.

Le 100% bio a été atteint à coût constant en diminuant les déchets qui ont été pesés tous les jours depuis 2010 (- 80% en 9 ans !) soit un gain de 20 centimes par repas. C’est donc juste une volonté politique ! D’autres renseignements ICI.

Cantine du lycée agricole de Pézenas dans l’Hérault :

Avec 300 repas par jour (coût unitaire de seulement 2€) et seulement 45 g de déchets par plateau (le tiers de la moyenne nationale avec 143 g), ce lycée est exemplaire dans la lutte contre le gaspillage comme expliqué dans ce reportage signé France 3 Aquitaine et diffusé en juin 2017 :

Des cuisines qui optimisent les repas aux poules (une dizaine) qui se régalent des épluchures… un seul objectif : cuisiner mieux pour jeter moins !

École François-Jacob à Mouans-Sartoux :

Pari fou mais gagné d’une cantine bio, locale (autonome à 80%) qui a pu en 5 ans diminuer ses déchets de 80% (triés et pesés après chaque repas) en permettant notamment aux enfants de choisir la quantité de nourriture qu’ils désirent manger et en sachant qu’ils peuvent être resservis à volonté ! Elle est la seule en France depuis 2012 à proposer en plus des aliments 100 % bio !

Association « Écho-Charlie » :

C’est une association créée en 2016 et qui est présente dans trois grandes villes en France : Paris, Lyon et Nice. Elle a pour but de « lutter contre le gaspillage alimentaire et plus largement promouvoir l’éco-citoyenneté et le bien vivre ensemble » comme ils l’expriment sur leur site.

Leurs actions : ils récupèrent les denrées invendues des supermarchés biologiques pour les redistribuer.

Association « Biocycle » :

Présente à Paris, Biocycle récupère avec des vélos triporteurs de la nourriture sur les marchés et chez des professionnels de l’alimentation pour les redistribuer à des associations donatrices qui ont font bénéficier les plus démunis. Créée et organisée par de simples citoyens, cette association montre l’exemple en récoltant près de 500 kg de nourriture par semaine !

Application « Too Good to Go » :

Mise au point par un groupe expatrié du Danemark où la lutte contre le gaspillage alimentaire est un exemple pour tous les européens, cette application très célèbre () propose de répertorier les enseignes des commerçants qui ont des invendus et les consommateurs désireux de les acheter à moindre coût. Elle désire aussi à travers un livre blanc intitulé « Les dates de péremptions une idée dépassée ? » interpeller les politiques et industriels pour réviser les dates de péremption et en faire « un véritable indicateur sanitaire et durable fiable afin de réduire le gaspillage alimentaire ».

Application « Optibox » de « Optimiam » :

Avec l’application « Optibox » de chez OptiMiam, faites des économies autour de vous tout en réduisant le gaspillage : on trouve un commerçant grâce à l’application qui propose à sa fin de service des plats qu’il a en reste. On paie et on va chercher ce qu’on a commandé (promotions du jour) avant que cela ne soit jeté. Plus de 850 commerçants affiliés et plus de 220 000 utilisateurs !

Application « HopHopFood » entre particuliers :

Association qui, depuis juillet 2018, favorise le don alimentaire entre particuliers à l’aide d’une application comme ils l’expliquent eux-mêmes : « autour des principes de solidarité et de lutte contre le gaspillage. D’un côté, des contributeurs signalent les denrées qu’ils ne consommeront pas et souhaitent donner ; de l’autre, les bénéficiaires peuvent choisir, dans différentes catégories, les produits dont ils ont besoin. Fonctionnant grâce à un système de géolocalisation, HopHopFood prône un modèle d’échange convivial »

Les fondateurs de cette association veulent aller plus loin et ont imaginé avec la mise en place de garde-mangers à Paris tout d’abord (alimentés par des particuliers et pour des particuliers, financement grâce à des partenariats avec des entreprises) comme l’explique cette vidéo :

« Nous » :  un supermarché pas comme les autres :

Du côté de Rennes, ce supermarché « Nous anti-gaspi » récupère les marchandises considérées comme indésirables et les vend à prix cassés : lutte contre le gaspillage et bonnes affaires en perspective ! Le but est de donner un débouché aux marchandises écartées par la grande distribution : articles refusés car arrivés trop tard au point de livraison, conserves parfaitement comestibles mais dont la date limite de consommation est trop rapprochée, denrées fraîches ne respectant pas les canons de beauté… « C’est un concept gagnant-gagnant », détaille un des fondateurs. L’épicerie « rachète les articles aux producteurs à 70 % de leur prix initial et les revend en magasin 30 % moins cher qu’en supermarché ».

Les gars’ pilleurs : des citoyens engagés !

C’est un mouvement composés de simples citoyens qui ont décidé, face à l’énorme gaspillage perpétré par la grande consommation, de distribuer sur la voie publique à celles et ceux qui n’ont rien ou pas grand chose des denrées collectées dans les poubelles des commerces, supermarchés…

Application « The Food Life » :

Lancée à Lille par des politiques et des grands groupes de supermarchés (comme Auchan) et des associations à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation, l’application « The Food Life » a pour but de limiter le gaspillage alimentaire (inscrit dans la loi du 11-02-2016 discutée à l’assemblée nationale) en mettant en contact les magasins, les citoyens ou associations qui souhaitent récupérer les invendus consommables. Déjà plus de 7000 sites sont déjà cartographiés !

Des soupes et autres jus grâce aux fruits et légumes moches… !

L’enseigne Intermarché ou Super U proposent (depuis 2014) des produits issus de fruits et légumes considérés comme moches donc invendables… Il faut savoir tout de même qu’au niveau de l’Union Européenne, près de 50% de la production de fruits et légumes est jetée car elle ne correspond pas aux standards de qualité attendus par les consommateurs.

D’autres projets de ce type existent grâce à 3 étudiants de Strasbourg qui lancent la marque « Moi, moche et bon » ! qui plébiscitent en plus les circuits courts (vendus chez Super U). Pour se financer, ils utilisent Ulule spécialisé dans les financements participatifs.

Au lieu de jus de fruits, d’autres font de la soupe avec des légumes moches invendus des producteurs. C’est le cas de ce couple qui rachète les invendus pour en faire des soupes et des compotes dans la conserverie qu’ils ont eux-mêmes créée.

Autre exemple à Bruxelles du même type avec « Nofilter » (accompagne en plus ses producteurs partenaires dans leur conversion vers une agriculture raisonnée ou biologique !).

Une invention pour transformer le pain rassi ou invendu en farine ou en bière !

Fabriquer de la farine :

Un particulier (Frank Wallet) qui récoltait le pain rassi de la veille pour le redonner à des associations, a mis au point une machine qui permet de le transformer en matière première (proche de la farine) destinée à être utilisée (à nouveau !) pour la fabrication quotidienne de pains et de pâtisseries. Il vend maintenant son gros broyeur (en fait, il a 2 modèles de « Crumbler » : un petit et un plus grand pour les hypermarchés) aux professionnels de la boulangerie… Si c’est pas circulaire ça comme idée !

Ou de la bière avec du pain rassi…

L’idée se répand timidement dans 6 pays dont la France car, à partir du pain rassi, du houblon d’orge et de la levure, on peut fabriquer de la bière (blonde) ! Mais en fait, il y a quelques milliers d’années, les Babyloniens qui ont inventé la bière l’ont fait dans un seul objectif : éviter le gaspillage comme l’explique Tristan Stuart, fondateur en 2016 de la Toast Ale (produite en Angleterre).

Des repas gastronomiques préparés par des chefs étoilés à partir d’invendus pour les plus démunis !

C’est à Paris que cela se passe, aux cryptes de la Madeleine pour celles et ceux qui connaissent, au restaurant solidaire « le Refettorio ». Cette initiative provient d’un grand chef étoilé (3 étoiles !) italien (Massimo Bottura). Mais tout est expliqué sur leur site : « Nous offrons le soir un service de restauration accueillant pour les personnes en situation d’exclusion et de précarité, en transformant des ingrédients provenant de surplus alimentaire – qui seraient sinon gaspillés – en de délicieux plats ». Bravo !

Volonté politique du Danemark :

Pays exemplaire, le Danemark a réussi à baisser de 25% son gaspillage alimentaire en 5 ans d’après les chiffres du Conseil Danois pour l’Agriculture et les Produits Alimentaires grâce à une volonté de ses habitants, de ses responsables politiques et du progrès technologique et en utilisant des subventions, des crédits d’impôts, des applications mobiles, à grands renforts de publicité et de plans de communication…

Initiative dans les restaurants d’entreprises avec ce « frigo jaune » :

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Une start-up française propose ce simple « frigo jaune » pour lutter contre le gaspillage spécifique des restaurants d’entreprises car les données le concernant doivent être inclus, depuis la loi Grenelle 07/2016 dans un rapport qui accompagne les comptes financiers.

Le concept, très simple, se compose d’un vulgaire frigo (tout jaune !) dans lequel sont déposés les surplus alimentaires et d’une application dans laquelle ce dépôt est noté afin que les collaborateurs puissent, quand ils le désirent, venir se servir (et mettre à jour l’application !). La start-up propose un abonnement mensuel à l’entreprise comprenant la livraison du frigo, son nettoyage, des boîtes jaunes pour la nourriture stockée, l’application web dédiée pour le prestataire du restaurant et les collaborateurs, un pack de communication pour promouvoir le système en interne et le montant exact des économies réalisées à inscrire dans le rapport mensuel.

L’ADEME aide les grandes surfaces :

L’ADEME a analysé les causes du gaspillage alimentaire dès 2016 auprès de 5 grandes enseignes nationales et a préconisé des actions correctives qui a permis de le réduire de près de 22% en moyenne comme réduire le nombre de références, organiser une vente assistée auprès des consommateurs, isoler les produits avec une date limite de consommation à vendre en priorité…