5. Lutter contre les lobbies

Voici quelques pistes qui, dans le cadre du développement d’une économie circulaire, passent, malheureusement et bien trop souvent, par une lutte contre la montée incessante de tous ces lobbies industriels très présents dans les labyrinthes du pouvoir politique et qui ne recherchent que le profit à court terme au détriment bien souvent :

  • du climat : les gouvernements, à l’échelle européenne ou mondiale, manquent de volonté politique…
  • de notre santé : produits dangereux dans la nourriture, les médicaments, l’eau, l’air, les habitats, l’énergie produite (déchets nucléaires)…
  • de notre liberté : pression sur les politiques, exploitation d’enfants dans les mines…
  • des animaux : maltraitance, essais cliniques inutiles…
  • ou du bien commun : pollutions diverses et variées innombrables…

Quelques pistes présentées ici :

  • Dénoncer l’immixtion de grands entreprises industrielles dans les rouages de l’UE…
  • privilégier une production d’énergies renouvelables
  • lutter, dans le domaine agricole, contre le cartel des pesticides et leur « business plan » !
  • encourager la création d’un banque capable de sauver le climat,
  • adhérer à une plateforme de boycott,
  • lutter contre l’obsolescence programmée,
  • limiter l’expansion nocives des grandes surfaces,
  • limiter l’utilisation de la voiture en ville,

Dénoncer l’immixtion de grands groupes industriels dans les rouages de l’UE :

La Roumanie est le pays qui assure, pour le 1er semestre 2019, la présidence de l’Union Européenne. Alors qu’elle doit réviser la législation dans le domaine alimentaire, elle a fièrement accepté de se faire sponsoriser par le grand groupe industriel Coca-Cola comme l’ont constaté les ministres des Affaires étrangères qui se sont réunis le 31 janvier 2019 à Bucarest avec des poufs Coca-Cola, des pancartes publicitaires et bien sûr des boissons ! Comment un géant de la malbouffe devient sponsor officiel d’une institution supranationale qui est censée lutter contre eux (ciblage des enfants avec des aliments trop gras et sucrés, logo nutritionnel…) ? N’y a t-il pas conflit d’intérêt comme le dénonce l’ONG Foodwatch ?

Ceci n’est qu’un exemple comme le souligne un article du Monde de février 2019 dans lequel on constate qu’il reste beaucoup à faire dans ce domaine : un amendement du Parlement Européen est d’ailleurs passé de justesse fin janvier 2019 obligeant ses élus à plus de transparence dans leurs rapports avec les lobbys…

On ne peut ainsi que comprendre la méfiance des européens à l’égard de leurs instances (exemple avec le Brexit…) censés défendre une politique européenne vraiment démocratique, qui accorderait la priorité aux intérêts de ses citoyens et non à tous ces lobbys qui ne luttent que pour leurs intérêts financiers.

Ces grands groupes industriels empêchent en France l’instauration d’une véritable transition écologique nécessaire et indispensable à un essor de l’économie collaborative. C’est ce que dénonce les acteurs d’une « désobéissance civile » (quelques 2030 personnes) qui ont bloqué le 19 avril 2019 les sièges de Total, la Société Générale, EDF et le Ministère de la Transition écologique et solidaire à La Défense. C’est une mobilisation sans précédent en France !

« Ces citoyennes et ces citoyens qui sont entrés en désobéissance civile dénoncent le fait que la politique climatique de la France se décide là où siègent les entreprises qui saccagent la planète. La complicité systématique entre ces entreprises, notre Président et notre gouvernement paralyse le changement politique dont nous avons besoin pour répondre à l’urgence climatique. Nous répondons en bloquant cette République des Pollueurs. »

« Tous les voyants climatiques sont au rouge : il faut changer de cap. Tapis rouge pour les entreprises pétrolières, carte blanche aux banques, pilotage de la politique énergétique déléguée à l’industrie nucléaire, coups de pouce à l’industrie minière, reports calendaires favorables à l’industrie des pesticides, dîners aux chandelles pour les constructeurs automobiles : nos responsables politiques ne peuvent plus continuer à faire primer les intérêts des grands pollueurs sur notre avenir à toutes et tous.« 

Privilégier la production d’énergies renouvelables locales plutôt que de consommer l’électricité nucléaire :

Si c’est possible avec une bonne volonté politique ! C’est ce qu’a décidé la ville de Tramayes (la première du genre de plus de 1000 habitants) il y a déjà 19 ans en installant une chaufferie à bois (en lieu et place des anciennes chaudières à fioul) et en signant un contrat avec un fournisseur d’électricité 100% renouvelable (comme ENERCOOP) comme l’explique ce reportage diffusé sur France 3 :

Lutter contre les lobbies des pesticides dans le domaine agricole et leur business plan :

Une vidéo au vitriol qui explique très bien comment une économie circulaire n’est pas compatible avec l’hégémonie de ce type d’entreprises dont les effets collatéraux sont catastrophiques dans tous les domaines et dans tous les pays…

Autre vidéo dans laquelle la célèbre écologiste indienne Vandana SHIVA dénonce les liens entre l’industrie agro-alimentaire et celle pharmaceutique qu’elle appelle le « poison du cartel » du fait des ravages qu’ils provoquent dans la biodiversité, pour  notre santé (75% des maladies chroniques…), pour nos libertés. La nouvelle économie qui est en train de naître ne peut perdurer sur le long terme avec ce genre de pratiques :

Une banque européenne pour sauver le climat :

Comme il est très bien expliqué dans ce reportage (extrait sur France 5 le 17/02/2019) par cet économiste engagé, les politiques manquent de volonté pour créer une banque européenne comme ils ont su le faire très rapidement pour sauver les banques lors de la crise de 2008 en prêtant près de 2600 milliards € aux banques en déroute. De plus, ces investissements pourraient créer quelques 800 000 emplois rien qu’en France ! Dommage…

Plateforme de boycott :

Le but est d’inciter les consommateurs à modifier leurs comportements lors de leurs achats pour utiliser ce formidable « contre-pouvoir bienveillant » (un achat = un vote) destiné à les responsabiliser car « acheter c’est voter » face aux abus de multinationales. Ce sont ces actions simples, locales et quotidiennes qui finissent,  in fine, par modifier leurs comportements malveillants et très souvent impunis.

Comment ça marche ? Des campagnes de boycott sont menées pour inciter les entreprises à changer de pratique. Ces dernières sont averties des campagnes en cours et possède un droit de réponse.

Lutter contre l’obsolescence programmée :

Résultat de recherche d'images pour "increvable machine à laver lelinge"Beaucoup de lanceurs d’alerte prônent cette lutte contre l’obsolescence programmée par des fabricants (qui ne jurent depuis des décennies que par une croissance infinie…) en favorisant une économie circulaire à travers notamment l’achat de produits vraiment durables.

Seule solution : fédérer les consommateurs pour qu’ils achètent des produits réparables, durables comme ces 2 exemples ci-dessus :

  • ce lave linge « increvable » pensé dès sa conception pour être facilement réparé, amélioré et durer 50 ans ! Prix encore inconnu (début 2019) car les concepteurs cherchent un partenaire pour le produire,
  • et ce portable « Fairphone » (modulaire, durable et éthique) dont toutes les pièces peuvent être démontée et changées facilement soi-même. Prix : 399€.

Aujourd’hui, au-delà de l’obsolescence programmée, il est courant d’observer une tendance chez les consommateurs, qui, poussés par le marketing, les incite à jeter ou revendre des produits en parfait état de fonctionnement pour les remplacer par du neuf. C’est l’obsolescence culturelle.

Lutter contre l’expansion des grandes surfaces : vivre sans supermarché !

L’apparition et l’expansion des grandes surfaces (supermarchés et hypermarchés) ont entraîné la « disparition de kilomètres carrés de terres cultivables aux abords des villes, l’augmentation des émissions de CO2, mais aussi l’explosion des emballages plastiques et du gaspillage alimentaire » comme l’expliquent des spécialistes.

Est-il possible de sans passer ? Oui en préférant :

  • d’un côté les coopératives alimentaires créés par les consommateurs eux-mêmes : toutes les décisions leur appartient, du choix des produits, aux prix de vente en passant par l’organisation entière du magasin. Exemples de la Louve à Paris et de bien d’autres dans toute la France et dans le monde :
  • ou celles (appelées Points de Vente Collectif) qui ont vu le jour grâce cette fois à des producteurs lassés de vendre à perte et qui vendent directement, sans aucun intermédiaires, leurs produits dans des conditions commerciales bien plus éthiques en leur assurant une bonne rémunération, en limitant les emballages par exemple et en donnant la priorité aux produits locaux de saison.

Limiter l’utilisation de la voiture en ville :

Ivan PC.jpgIl existe une ville sans voiture (mis à part quelques chauffeurs-livreurs) en Espagne qui s’appelle Pontevedra.

Elle est quand même peuplée de 83000 habitants et a choisi délibérément de rendre le pouvoir aux piétons.

En effet, cette ville, comme l’explique son maire, a décidé d’inverser les priorités : « d’abord les piétons, puis les vélos, les transports publics et en dernier, les voitures privées » en privilégiant les espaces végétalisés, les aires de jeux, les larges esplanades, le commerce de quartier qui n’a cessé d’augmenté et… le silence et un air bien plus pur !

Même s’il existe des « zones de transition » où les voitures sont tolérées (pas plus de 15 minutes sinon l’amende est lourde : 200€ !), ces dernières disparaissent petit à petit chaque année pour tendre vers un objectif : première ville au monde sans voiture !

Impact : la ville a reçu de nombreux prix pour son accessibilité et sa qualité de vie pendant qu’en parallèle, le nombre d’habitants croissait (plus 10 000 en 15 ans).