2. Recycler : un maître mot en économie circulaire !

Voici un panel d’initiatives très intéressantes pour recycler :

  • les produits sportifs en fin de vie…
  • des vêtements récupérés…
  • la « drèche » (déchet issu du brassage de la bière) en pain et gâteaux apéro
  • les déchets plastiques en abris aux Philippines…
  • les vieilles baskets de marque…
  • les livres CDs, DVDs et jeux vidéos…
  • les téléphones usagés qu’on peut racheter jusqu’à 70% non chers…
  • les tissus pour fabriquer des vêtements avec moins d’eau et moins de rejet de CO2
  • les vieux tissus et le bois chez Emmaüs pour favoriser l’insertion professionnelle
  • les canettes métalliques,
  • les mégots de cigarettes,
  • les bouteilles en plastique,
  • tout au bureau (papiers, encre, gobelets, marc de café…) !
  • le matériel sportif,
  • tout ce que vous désirez donner dans un supermarché conçu dans ce but !
  • les déchets agricoles ou industriels pour isoler ou construire votre maison !

Fabriquer des produits de bagagerie à l’aide de produits sportifs en fin de vie !

Premier exemple avec le recyclage des kayaks usés, production organisée par 3 passionnés de sport de la région de Lille.

Vendre à très faible coût des vêtements récupérés avec « Nouvoulook » :

Cela se passe à Marcq-en-Barœul (département du Nord) où une boutique solidaire nommée « Nouvoulook » vend à très faible coût (quelques €) des vêtements récupérés via des dons de particuliers et d’entreprises. Ils sont 46 bénévoles et 2 salariées pour trier et vendre tous ces vêtements, environ 300 par jour ! Très belle initiative !

Convertir la drèche en gâteaux ou en pain :

Suite à un stage en brasserie, Elsa (de paris) a décidé de récupérer la « drèche » (déchet solide issu du brassage de la bière) pour fabriquer des petits biscuits apéritifs, les « Brewsticks« … Mais les quantités de ce déchet sont tellement énormes (utilisé actuellement pour nourrir les animaux) qu’on peut envisager de fabriquer des pizzas, terrines, croquettes… Comme elle le dit elle-même, du brut, du local et du circulaire ! Bravo !

Transformer des déchets plastiques en abris :

Ce sont 2 français qui ont tout quitté pour se lancer dans ce projet de recycler des déchets plastiques (pollution océanique colossale là-bas) qui abondent aux Philippines en abris post catastrophes grâce aux technologies actuelles très accessibles.

 

Reconditionner les vieilles baskets de marque :

Sneakers Dealers récupère des vieilles baskets auprès de particuliers pour les reconditionner (aux niveaux esthétique et mécanique) et les revendre à des prix attractifs, ce qui permet à bon nombre de personnes d’acheter des chaussures de marque bien moins chères…

Cette petite entreprise française s’insère bien dans le principe d’une économie collaborative et circulaire. Elle propose aussi d’autres services comme de restaurer et de personnaliser vos chères baskets.

Récupérer les vieux livres et les recycler :

Voici 2 exemples de récupération des livres, CD, DVD usagés pour les recycler :

Le premier avec l’association « Recyclivre » qui, depuis 2008, redonne une seconde vie aux livres déjà lus mais aussi aux CDs, DVDs et jeux vidéos. La collecte est assurée gratuitement dans de grandes villes et à domicile à bord d’un véhicule électrique (Paris, Bordeaux, Lyon, Lille, Nantes, Strasbourg, Toulouse et Madrid en 2019) dès qu’elle atteint une centaine de livres.

Attention, Recyclivre n’a « cependant pas vocation à recycler les livres d’occasion pour en faire du papier, mais bien de les revendre pour pouvoir soutenir des programmes d’éducation dans des régions du monde qui en ont besoin (non acceptés : livres très abîmés, manuels scolaires obsolètes, dictionnaires et encyclopédies, livres clubs, revues, journaux,  guides de voyage, livres sans code-barre…). Ce service reverse 10 % du prix de vente net des livres donnés par des associations, entreprises ou bibliothèques !

Recyclivre effectue un premier tri pour que les ouvrages les plus abîmés soient recyclés en pâte à papier tandis que les autres sont saisis informatiquement pour être revendus sur internet à partir de trois euros. Et cela marche car depuis 2008, 900 associations ont pu bénéficier de plus de 900 000€ ! Voilà comment associer efficacement écologie et éducation ! La philosophie de l’association est « d’avoir un maximum d’impact sur l’homme et un minimum sur la planète« .

Second exemple avec l’entreprise « La Bouquinerie du Sart » dans la métropole lilloise (créée en 2015) qui collecte aussi des produits culturels tels que des livres, des DVD et des CD d’occasion auprès d’entreprises privées et de structures publiques. Son objectif est de fournir des emplois solidaires à des personnes logeant dans des centres d’hébergements afin de les aider à devenir autonome, de retrouver un nouveau logement et une orientation professionnelle.

Mais qu’est-ce qu’un emploi solidaire ? Un emploi solidaire est un contrat permettant aux personnes en difficulté de trouver une occupation durable ou ponctuelle auprès de plusieurs secteurs tels que l’humanitaire, le développement social, l’économie social et solidaire…

Comment les financer ? La Bouquinerie du Sart revend tous ces produits d’occasion à des prix convenables (livres à 2€, CD et des DVD à 1€, vinyles à partir de 1€, BD à 3€…). Elle a donc mis en place ces actions afin de fournir du travail, de favoriser l’insertion sociale, redonner de l’espoir et aider ces personnes démunies.

Reconditionner les « vieux » téléphones pour les revendre bien moins chers :




Cette petite entreprise dénommé  « la clinique du mobile«  créée en 2014 ne connaît pas la crise comme dit la chanson ! Ses 5 techniciens (10 salariés au total) recyclent environ un millier de téléphones portables par an. Cette lutte contre leur obsolescence programmée les amènent à leur offrir une 2° vie sur le marché du reconditionné car un appareil mobile a une espérance de vie d’environ 10 ans et les utilisateurs en changent en moyenne au bout de 18 mois…

L’entreprise recycle aussi les déchets électroniques produits. Comme quoi, il est possible de créer des emplois tout en pariant sur une consommation écologique et responsable.

« Shak and Kai » : des vêtements écologiques fabriqués à partir de tissus recyclés avec 98% moins d’eau et 99% moins de rejet de CO2 !

Après le transport, la fabrication des vêtements est la 2° industrie à polluer autant… Les créateurs de la marque de vêtements circulaires Shak & Kai produisent des vêtements sans pesticides ni produits chimiques mais seulement à partir de produits recyclés (100%) comme des tissus et des bouteilles en plastique (1 vêtement = 500 g de déchets récoltés sur les côtes grâce à un partenariat avec l’ONG SurfRider Fondation Europe). La fabrication des articles est prévue en Europe (campagne de crowdfunding en cours).

Emmaüs pour recycler notamment le tissu et le bois :

L’atelier des « ReCréateurs » d’Emmaüs Défi réemploie les matériaux textile et bois collectés par le don pour créer puis commercialiser de nouveaux objets. Cette activité, qui s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, permet surtout de former et d’employer des personnes en situation de grande précarité. Adélie, responsable des ateliers, nous a accordé un entretien.

La « Boucle verte » pour recycler les canettes métalliques :

Cette jeune entreprise Toulousaine dénommée la Boucle Verte propose, depuis 2017, le recyclage des canettes qui, par manque de tris sélectifs appropriés, finissent enfouies ou incinérées. C’est grâce à un collecteur de canettes appelé « Can’ivor » (bidons d’huile recyclés et personnalisés) qu’ils ont mis au point et qui sont placés chez les restaurateurs (système gratuit pour eux). L’entreprise a réussi à collecter près de 100 000 canettes en un année. Elle se rémunère grâce aux annonces qui peuvent être placés sur ces Can’ivors placés dans mes commerces (ou devant). Ainsi, tout le monde est gagnant !

Recycler les mégots de cigarettes :

GreenMinded a été créé par une petite équipe de bénévoles. Elle propose un service complet de récolte des mégots avec l’installation d’une borne spécifique (contenance de 2, 5, 7 ou 10 kg) pour faire le lien entre les usines de recyclage et les citoyens. Cette initiative est importante car chaque petit mégot contient plus de 4000 substances chimiques et pollue jusqu’à 500 litres d’eau ! Des essais concluant ont été menés à Lille (40% de mégots en moins au sol…) et vont s’étendre petit à petit ailleurs.

Diverses méthodes pour recycler les bouteilles en plastique :

En Norvège 97% des bouteilles en plastique sont recyclées grâce à l’impôt :

Contre 14 % das le monde… (en 2019) Pour atteindre ce taux, la Norvège a imposé les fabricants de bouteilles en plastique : plus ils recyclent et moins ils payent ! D’où la multiplication des systèmes de consignes et du recyclage. Pourquoi ne pas faire pareil dans les autres pays de l’Union Européenne ?

Kiosque Réco-FranceEn France, ce sont des supermarchés en Bretagne qui mettent en place des « Kiosques Réco » (de simples collecteurs, comme on le fait dans d’autres pays comme en Allemagne) proposés par Suez : insérer dedans des emballages en plastique (bouteilles d’eau, flacon de shampoing, de gel douche…) et vous cumulez de précieux centimes (un contenant de 50 cl rapporte 1 c et le double pour 1 litre) transformables en bons d’achat dans le magasin. Et le succès est au rendez-vous comme le montre ce collecteur placé dans un Leclerc à Vern-sur-Seiche qui a récupéré 600 000 bouteilles en 6 mois ! Bravo !

Pour tout recycler au bureau : demandez les « Joyeux recycleurs » !

recycler au travailQu’il s’agisse du joli sapin de Noël dont on ne sait que faire, des sachets de thé, des cartouches d’encre, du papier, des gobelets, des canettes, du marc de café… tout se recycle avec les Joyeux Recycleurs ! Disponible uniquement en Région parisienne (depuis 2013), cette entreprise propose aux professionnels soumis à une nouvelle loi sur le recyclage (avec notamment le tri des papiers qui est obligatoire pour tous depuis janvier 2018) de faciliter leur travail… Déjà 300 entreprises en bénéficient (tournée quotidienne d’une quinzaine d’entreprises par 6 salariés) ! En plus de l’aspect environnemental, l’entreprise recrute ses salariés en priorité chez le groupe d’insertion Ares (salariés en difficulté, marginalisés ou en cours de réinsertion).

Une recyclerie spécialisée dans le sport :

La « Recyclerie sportive » a pour but une filière sport « zéro déchet ». Avec ces 5 salariés et ses 25 bénévoles, elle :

  • collecte : à l’aide « d’Ecobox » dans des centres de pratiques sportives et magasins spécialisés (au nombre de 440) avec qui elle a des partenariats (vêtements, matériel, pièces détachées…),
  • trie, effectue une co-réparation (avec l’aide de spécialistes) et/ou valorise le produit (ateliers créatifs avec boutique solidaire en région parisienne à Massy, 91300),
  • redistribue via des boutiques solidaires ou des ressouceries et braderies éphémères,
  • et crée des animations pour faciliter la pratique sportive et la sensibilisation au sport zéro déchet.

Sa vocation, au-delà de rendre possible la pratique d’un sport responsable et de protéger l’environnement, est aussi sociale : les « 3S » signifient « Séjour Sportif Solidaire ». Cette petite structure envoie aussi du matériel sportif de seconde main dans des pays en voie de développement pour rendre accessible le sport aux plus défavorisés.

« Smicval Market » la première déchetterie-supermarché en France :

Sur la commune de Vayres, en Gironde, s’est ouvert en 2017 Smicval Market la première déchetterie-supermarché en France (genre de magasin inversé) comme l’explique ce reportage de France 3 ci-dessus. Principe : déposez ce qui ne vous sert plus et prenez  ce dont vous avez besoin sans rien payer !

La magasin, qui est organisé comme un supermarché (avec ses rayons, sa signalétique, son personnel…) a demandé un gros investissement pour le Syndicat Mixte Intercommunal de Collecte et de Valorisation de la Gironde mais ce surcoût (face à une déchetterie normale) devrait s’équilibrer avec les économies sur les frais d’élimination et de recyclage.

Cette initiative qui connaît un réel succès va faire des émules à Libourne (au lieu de rénover simplement la déchetterie du lieu) mais en y associant d’autres activités dédiées à l’éco-responsabilité :

  • réparer, relooker, partager…
  • et des services de proximité (conciergerie, vente de produits recyclés, espace de loisirs, espaces de formations ou dédiées aux start-up, jardin potager, vide-dressing…) comme on le fait déjà en Suède, aux Pays-Bas ou à Paris.

Vidéo de présentation ci-dessous – Ouverture prévue en 2021 (concertation avec les habitants en cours) :

Isolez et construisez votre maison avec des déchets recyclés !

Beaucoup d’exemples pour montrer que des déchets de l’agriculture ou de l’industrie peuvent être intelligemment réutilisés pour isoler une maison (compatibles avec l’économie circulaire) plutôt que d’utiliser des produits bon marché très répandus malheureusement certes mais qui demande une énergie grise très importante (préjudiciable à un développement durable !) comme la laine de verre.

Citons par exemple ces matériaux en général biosourcés et auxquels on ajoute des produits (sels de Bore…) afin de les rendre ignifuges ou pour les protéger (contre les rongeurs, insectes, champignons) possédant une résistance thermique (capacité à isoler) en générale excellente :

  • la paille, résidu de plus en plus utilisé eu égard au prix modique (attention à choisir des bottes locales, bien comprimées et de taille similaire) et à partir desquelles beaucoup de techniques ont été élaborées comme le GREB, la paille porteuse, les poteaux-poutres
  • le papier avec lequel on fabrique la fameuse ouate de cellulose qu’on peut soit épandre (non comprimée), insuffler (comprimée à 50 kg/m3) ou projeter humide (afin d’éviter qu’elle ne se tasse avec le temps),
  • la chènevotte ou paille de chanvre idéale en vrac,
  • le carton récemment développé qui devrait connaître un bel avenir,
  • le verre cellulaire efficace même en milieu humide,
  • les résidus du bois qui ne manquent pas avec la fibre ou laine de bois incontournables comme matériau très isolant aussi au niveau acoustique,
  • fibre textile (laine ou tissus usagés recyclés) comme Métisse, CotonWool, Texti’Laine grâce auxquelles beaucoup d’emplois et de liens sociaux ont pu être créés.

Pour la construction proprement dite, des entreprises recycle la paille pour la mélanger à de la terre : le mélange obtenu (terre-paille) a d’immenses qualités : coût très faible, grande inertie (suivant le dosage), matériaux locaux, très faible énergie grise, recyclage facile en cas de destruction… D’autres entreprises, en France, innovent en misant sur la terre seule et en produisant des briques de terre crue comprimée (B.T.C.) comme l’explique cette vidéo :

Il est possible aussi de construire une maison en partie avec des déchets recyclés à l’image des géonefs (Earthship en anglais) qui fleurissent un peu partout dans le monde, même en France dans le Périgord (vidéo ci-dessous).

Principes de base :  ossature réalisée en pneus récupérés remplis de terre (en général contre une pente), toit végétalisé, murs en terre dans lequel on insère des bouteilles (certains parlent « d’Ecobricks« ) et autres canettes, des eaux de pluie récupérés, un jardin intérieur pour les légumes… L’isolation utilise aussi des déchets agricoles comme la paille. La maison vise l’autonomie… !

Géolocalisez les objets encombrants avec Smartcycle !

L’application Smartcycle permet de géolocaliser tout objet encombrant pour leur donner une seconde vie : il suffit d’une simple photo à saisir dans l’application afin de la partager ! Si au bout de quelques jours personne n’en veut, Emmaüs ou La Croix Rouge sont contactées afin de les récupérer.

Cette application est utile car beaucoup de personnes jettent énormément d’objets face aux 345 millions de déchets annuels collectés chaque année .